Vous hésitez à consulter un psychologue ? Analysons les freins et apprenons à les surmonter !

La démarche de consulter un psychologue peut susciter diverses réticences, pourtant, elle constitue souvent une étape cruciale vers la santé mentale et le bien-être émotionnel. Dans cette analyse, nous explorerons un éventail de freins psychologiques qui pourraient vous retenir et vous fournirons des stratégies pour les surmonter.

Comprendre les freins psychologiques

Les freins à la consultation d'un psychologue peuvent découler de diverses sources psychologiques et socioculturelles. Parmi les plus courants, on retrouve :

 

La stigmatisation des personnes consultant des psychologues/psychiatres : Cela correspond à la peur d'être jugé ou stigmatisé en raison de la recherche d'aide pour des problèmes émotionnels ou mentaux.

  • Exemple : "Le psychologue, c'est pour les fous/folles ou suicidaires" (Oui, je l'ai déjà entendu!).

J'aime dire à mes patients qu'il y a plus de "fous" dehors que dans mon cabinet. Un "fou" ne sait pas qu'il l'est et ne prendra pas la peine d'aller consulter un thérapeute. 

 

L'incertitude : C'est l'anxiété liée à l'inconnu, y compris le processus thérapeutique lui-même, les attentes par rapport au traitement, et le type de soutien qui sera offert.

  • Exemple : "Je ne suis pas sure de ce que cela va m'apporter/ Je ne sais pas comment ça marche".

Il suffit d'en parler! Dites-vous que la thérapie est une promenade et non pas un sprint. Le but n'est pas d'arriver vite mais d'arriver ressourcé! 

 

la minimisation des problèmes : La tendance à minimiser ses propres difficultés émotionnelles ou mentales, en les considérant comme insignifiantes ou temporaires.

  • Exemple : "Ce n'est qu'une petite dépression"

Il n'y a pas de "petite dépression". Ce n'est qu'un abus de langage pour dire que c'est un état de déprime. La dépression est une maladie mentale et un symptôme de plusieurs affections. On parle de dépression quand l'état perdure et devient "handicapant". 

 

Les croyances culturelles et familiales : Les normes sociales et familiales qui influencent la perception de la santé mentale et la recherche d'aide professionnelle, notamment dans les cultures où la thérapie est stigmatisée ou non reconnue.

  • Exemple : "Je DOIS être heureux.se d'être mère/père" 

Bonne nouvelle, votre thérapeute est tenu par le secret médical. Vous n'avez pas à le dire aux autres. Vous êtes adolescent? Il suffit d'en parler au psychologue scolaire qui saura utiliser les bons mots pour convaincre vos parents. C'est parfois ce que l'on aborde lors de la thérapie, les croyances culturelles et familiales!

 

La peur de l'ouverture : La réticence à parler ouvertement de ses émotions, pensées ou expériences personnelles avec un professionnel de la santé mentale.

  • Exemple : "Il ne me connait pas et va me juger"

Le thérapeute est formée et expérimenté pour vous écouter. C'est son travail et vous le payez pour! Il ne vous connait pas mais ne connais pas non plus votre entourage. Il n'est pas sensé vous juger et au pire, si vous ne vous sentez pas bien, vous pouvez aller voir un autre.

 

Les doutes sur l'Efficacité : Le scepticisme quant à l'efficacité de la psychothérapie pour résoudre les problèmes émotionnels ou mentaux.          

  • Exemple : "Cela n'a pas aidé quand j'en ai parlé avec mes amis. Pourquoi cela fonctionnerait-il avec un psychologue?"

Le psychologue n'est pas votre ami. Il ne vous écoute pas pour vous répondre et vous n'avez pas à partager votre temps de parole. Votre ami n'est pas neutre non plus. Il n'a pas fait des années d'études, des stages et lu des centaines de livres pour apprendre à vous aider. Le psychologue est formé pour vous aider!

 

Les barrières financières : Les préoccupations liées aux coûts associés à la thérapie, en particulier pour ceux qui n'ont pas d'assurance ou dont la couverture d'assurance est limitée.

  • Exemple : "Je préfère garder cet argent de côté pour partir en vacances!"

Malheureusement, cette barrière est la plus difficile à dépasser. Toutefois, il y a toujours des solutions! Il existe des associations et des centres qui peuvent vous accueillir gratuitement. Si vous voulez consulter en libéral, vous pouvez en parler avec le psychologue. La plupart des psychologues adaptent leurs tarifs selon le besoin et la situation financière des patients. N'hésitez pas à aborder cette question de l'argent. Vous pouvez même convenir d'une fréquence de rendez-vous selon vos finances. 

 

Le manque de temps : Les contraintes de temps liées aux responsabilités personnelles, professionnelles ou familiales, qui peuvent rendre difficile la participation régulière à des séances de thérapie.

  • Exemple : "Je n'ai pas le temps d'aller voir un psy chaque semaine"

Si vous ne prenez pas le temps de voir un psychologue aujourd'hui et que vous en avez besoin, demain vous n'aurez plus le temps de faire quoique ce soit car vous aurez épuisé toute votre énergie à faire taire vos soucis. Il y a des alternatives qui peuvent vous aider à trouver le temps comme la thérapie en ligne. Il vous suffit de choisir un rendez-vous avant le travail, en fin de journée, voire au moment du déjeuner.

 

La négation des besoins : La tendance à nier ses propres besoins émotionnels ou mentaux, et à adopter une approche de toute puissance.

  • Exemple : "Je peux me gérer seul"

J'aime prendre l'exemple d'une affection physique: une blessure. Vous pensez que votre corps est capable de gérer l'infection et de guérir par lui-même. Toutefois, il se peut qu'il soit fragilisé par une blessure ancienne. Il se peut qu'une bactérie s'est introduite au moment de la blessure. Si vous ne prenez pas le temps de désinfecter, cette petite blessure peut avoir des conséquences plus graves. A la différence des besoins physiques, les besoin psychiques sont plus discrets et plus difficiles à identifier. Si vous ne prenez pas le temps d'explorer dès le début, cela peut vite dégénérer. 

 

Les attentes irréalistes : Les attentes irréalistes quant aux résultats de la thérapie, comme s'attendre à des changements instantanés ou à une résolution complète des problèmes en peu de temps.

  • Exemple : "Si on ne me donne pas de solution dès la première séance, je ne vois pas l'intérêt d'y aller"

Quand vous allez chez le médecin pour une bronchite, vous ne vous attendez pas à ce qu'il vous soigne immédiatement. Il fût un temps où la solution miracle était les corticoïdes. Aujourd'hui, tout le monde connait désormais les dégâts qu'ils peuvent faire. C'est pareil pour le psychologue. C'est un travail long et lent qu'il faut entreprendre. 

 

La peur de la vulnérabilité : La crainte d'être vulnérable, exposé ou confronté à des émotions difficiles pendant le processus thérapeutique. Cette peur est plus subtile et moins exprimée consciemment. On ne l'exprime pas directement mais elle se voit dans les petits détails comme les personnes qui, dans un mouvement défensif, se moquent des personnes qui vont chez un psychologue.

  • Exemple : J'ai déjà entendu des personnes, de mon entourage, me dire "Tu dois avoir un budget pour les mouchoirs". Alors, oui et non! Dans mon cabinet, les gens pleurent. Toutefois, les gens rigolent aussi, s'énervent, racontent, rêvent... 

Accepter sa vulnérabilité et demander de l'aide est le propre de l'humain. Si chacun pouvait se débrouiller seul, la civilisation n'aurait pas pu être créé. 

 

La méconnaissance des Options : Le manque de connaissance ou de compréhension des différentes approches thérapeutiques disponibles et de la manière dont elles pourraient répondre à leurs besoins spécifiques.

  • Exemple : "Je n'ai pas envie de m'allonger sur un banc et de raconter ma vie".

La thérapie n'est pas que la psychanalyse de Freud. Dans mon cabinet, les gens ne s'allongent pas. Ils s'assoient, se lèvent, marchent, jouent et parfois même écrivent.

 

En adoptant une approche réfléchie et en surmontant progressivement ces freins, vous pourrez commencer à explorer les bienfaits d'une thérapie psychologique.

Souvenez-vous, le premier pas peut être le plus difficile, mais il est également le plus transformateur.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.